« Givors rue Denfert le 6 9/18
Ma chère Marie
Me voilà à nouveau dans notre maison, mon mari étant de retour pour son travail depuis le 22 août. Je te laisse à deviner ma joie et celle de tous les miens qui évidemment partageaient mon ennui. J’ai voulu te faire part de mon bonheur car il est compréhensible après 12 mois et demi de séparation, ce qui cependant n’a pas changé mon mari et l’a laissé l’époux tendre et affectueux d’antan. Sa santé n’a été nullement altérée et je souhaite que tous reviennent comme lui. Hélas que d’absents. Et vous que devenez-vous ? J’ai reçu tes vœux de fête à St. Etienne et t’en remercie bien quoique un peu tard, ils ont été accueillis la joie au cœur ayant pour les partager mon cher Henri, qui a pu me gâter ce jour en me faisant cadeau d’une montre bracelet. Avez-vous des nouvelles d’Auguste ? Est-il venu en permission ? Que fait-il ? Comment allez-vous toutes ? Si tu savais comme j’aime à avoir de tes nouvelles car de jour en jour mon petit cœur aimait ce rattacher au tien et les liens d’amitié qui en découle ce font chaque jour plus sincères. Je ne sais comment te détacher le jour de ma pensée, mais ce que je sais te dire c’est que je t’aime bien et serais heureuse de te voir quelquefois. En attendant je te charge d’embrasser tout le monde pour moi nos amitiés à Auguste et pour toi d’affectueux baisers de ta petite amie qui ne t’oublie pas. Mon mari me charge de vous transmettre toutes ces amitiés. Suzanne »