*** Premier Jour - Joutes Nautiques 25-4-58 ***
"Givors le pays des hommes fort."
Jean-Marie Jou, né à Givors le 9 vendémiaire an IV (1er octobre 1795), mort à Givors le 13 septembre 1848, manquait d’équilibre sur le tabagnot, et c’est pourquoi, malgré sa force extraordinaire, il ne fut jamais un très bon jouteur. Jean Jou était doué d’une force prodigieuse, et, quoique n’ayant suivi aucun entraînement pour augmenter sa force et en tirer tout le parti possible, il faisait des prouesses étonnantes. Il portait facilement 40 kilos à bras tendu. Dans les défilés de vogueur, à Givors, il représentait Hercule et marchait en faisant tournoyer sa massue. Cette massue existe t’elle encore? (En 1912 on pouvait la voir chez M. Huot, café, place du marché, à Givors); c’est un tronc d’arbre, pesant environ 8 kilos, de 95 centimètres de longueur. Sa base énorme a 65 centimètres de circonférence. Il faut un homme d une force rare pour la maintenir horizontalement à bout de bras, en la tenant par le côté aminci. Jou la manœuvrait comme une canne ordinaire. Passant un jour dans une rue de Lyon, auprès d’une maison en réparation, Jou vit un ouvrier tomber d’un échafaudage. Se précipiter, recevoir le malheureux dans ses bras, fut, pour notre Hercule, l’affaire d’un instant. Mais l’ouvrier tombait de haut, et le choc fut rude. Malgré sa force, Jou ne put résister complètement et il tomba sur le sol, en tenant dans ses bras celui qu‘il avait sauvé. Quand on les releva, l’ouvrier était sain et sauf, mais Jou avait une hernie énorme. Il ne se remit pas complètement de l’ébranlement causé par cet accident qui fut un peu la cause de sa mort. Jean Jou est resté le type du Givordin fort. "Etienne Abeille"