Compagnie des Hauts-fourneaux et Fonderies de Givors Établissements Prénat 1839-1960

 

RÉALISATIONS SOCIALES  - CAISSE DE SECOURS ET D'ENTRAIDE.

Parallèlement au développement technique dont on a pu suivre l'évolution tout au long des pages précédentes, les divers dirigeants de la Société ont toujours eu à cœur de créer ou d'aider la formation d'organismes sociaux.
Dès le mois d'août 1841, c'est-à-dire dès le second mois de fonctionnement de l'Usine de Givors de la Société Victorin Génissieu-Prénat & Cie, le conseil de gérance et les ouvriers se mettent d'accord pour prélever la somme de 1.50 fr. par mois et par ouvrier pour l'alimentation d'une Caisse de Secours destinée à venir en aide aux ouvriers malades. La Direction versait une somme égale à celle retenue sur les salaires.Cette Caisse de Secours a fonctionné sans arrêt jusqu'en 1928, date à laquelle (sous l'impulsion de Monsieur Louis Prénat et de Monsieur Peyre) elle fut transformée en Société de Secours Mutuels sous le No 446 et sous le nom de «Mutuelle des Établissements Prénat». Cette Société gérée par des Mutualistes fervents et dévoués, alimentée, comme la Caisse de Secours, par une double cotisation ouvrière et patronale, a pu soulager bien des misères.

La colonie de vacances à Parmilieu (Isère)

  Ses dirigeants participèrent activement à l'organisation des Assurances Sociales et à la création de la Caisse Primaire de Givors, gérée par un organisme créé dans ce but, grâce à l'entente des Industriels locaux. Les membres du bureau de la Mutuelle des Établissements Prénat, eurent toujours les postes les plus importants du bureau de l'Union et furent à l'origine de la création de la Pharmacie Mutualiste en 1933 et des cabinets dentaires en 1936 et 1938.Au cours du dernier Congrès National de la Mutualité, les dirigeants ont tenu à rendre un hommage public à ces organismes qui se classent parmi les premiers pour leur vitalité et leur bonne organisation.La Société Mutuelle des Établissements Prénat s'efforce de combler le plus possible les différences existant entre le remboursement des Assurances Sociales et les honoraires des médecins et les notes de produits pharmaceutiques. Elle verse également des allocations pour les enfants en vacances.

Bâtiment de l'école Notre Dame de France - Givors-Canal

En 1932, la Mutuelle participe à la création de la Clinique Mutualiste, à Lyon où, moyennant une cotisation actuelle de 100fr. par an, le chef de famille bénéficie de séjours et d'opérations gratuits pour lui et toute sa famille : sa femme peut également bénéficier gratuitement du service de la maternité.
En 1948, la Direction des Établissements Prénat, utilisant les possibilités offertes par la loi Morice, décide l'ouverture d'un Bureau Social chargé de toutes les questions concernant la Mutualité, la Sécurité Sociale, les Allocations familiales, les retraites et les Allocations aux vieux Travailleurs.
Si la Direction de la Société a encouragé et facilité la création des œuvres précitées, elle a jugé qu'à certain moment, elles étaient insuffisantes ; c'est ainsi qu'aux époques particulièrement dures nous voyons apparaître de nouvelles organisations de secours.

C'est d'abord la guerre de 1914-1918 pendant laquelle une Caisse de Secours alimentée par une double cotisation ouvrière et patronale permettait de venir en aide au personnel mobilisé aux armées, aux prisonniers et à leurs familles.

 Puis c'est la guerre de 39-40, pendant laquelle un comité d'entraide fonctionne dans les mêmes conditions, doublé d'un ouvroir qui confectionne des lainages pour ceux qui en ont besoin.
Après l'Armistice, ce Comité continue d'assurer des envois de colis aux prisonniers, tandis que pendant toute la période de leur captivité la Direction accorde des Allocations aux femmes de prisonniers.
Après la Libération, le Comité d'Entraide modifie complètement son organisation et actuellement il complète la Sécurité Sociale par l'attribution de secours substantiels aux malades, aux familles des décédés et depuis quelque temps, aux invalides et aux vieux travailleurs.
Ce Comité fonctionne en liaison étroite avec le Comité d'Entreprise qui délègue des représentants à chaque séance.

*  *  *

SERVICE MÉDICAL.

     En dehors de ces réalisations, les Établissements Prénat se sont parfois montrés en avance sur la législation du travail; nous trouvons par exemple en 1843 un médecin d'usine qui prodiguait ses soins aux blessés et aux malades, auxquels la Direction fournissait bon nombre de médicaments. Cette institution a duré de nombreuses années, puis disparut.
     

Il faut alors attendre 1935, pour qu'une infirmerie soit installée dans l'usine donnant ses soins aux blessés et aux malades. En 1939, Monsieur Louis Prénat désirant étendre ce service aux visites des familles engagea une seconde infirmière remplissant les fonctions d'Assistante Sociale.
     En 1946, enfin ce service fut complété par un médecin qui se contenta d'abord de donner des soins aux blessés, puis par la suite assura le contrôle de l'embauche et, lorsque la législation la rendit obligatoire, la visite annuelle de tous les travailleurs.

Les enfants en vacances à Parmilieu (Isère)

*  *  *

ALLOCATIONS FAMILIALES

Un deuxième point sur lequel les Établissements PRENAT ont été des précurseurs dans le domaine de la législation du travail est celui de l'aide aux familles des travailleurs. Dès 1916, nous voyons distribuer des allocations à tout ouvrier ayant des enfants d'âge scolaire, à sa charge; ces versements étaient, il est vrai, très modiques, et fonction des journées de travail du père de famille, mais cette création mérite d'être signalée étant donné la date de sa réalisation.

*  *  *

CITÉ ET LOGEMENTS OUVRIERS

     Dès son origine la Société s'est efforcée d'aider ses employés à obtenir des logements, ou du moins d'aider un certain nombre d'ouvriers à supporter les charges de loyer. En 1842, en effet, on trouve des traces d'indemnités de logements payées au personnel; pour certains on paye le loyer complet ou bien seulement une chambre ou même encore l'éclairage.
En 1914, on construit un cantonnement pour le logement des célibataires et des militaires affectés à l'Usine, auquel s'ajoute une cantine. Cette cantine a végété pendant de nombreuses années pour être complètement abandonnée vers 1930. En 1939, avec la guerre, elle est de nouveau ouverte et son développement ne cesse de s'accroître pendant toute la période des restrictions. En 1945, il y a une telle affluence que le cantinier doit faire deux services pour le repas de midi:  la Direction fait alors construire une deuxième salle attenante à la première. A cette époque, il est servi jusqu'à 400 repas par jour, soit près de la moitié de l'effectif ouvrier.
Les ingénieurs, agents de maîtrise et employés ont accès à la cantine.

L'ancienne cité du Garon - 1939 - Photo Florentin

En 1920, la Direction émue par l'état vraiment par trop vétusté de la majorité des logements de GIVORS et par les difficultés qu'éprouvent les ouvriers à trouver des logements disponibles, décide d'entreprendre un vaste programme de constructions ouvrières; d'une cité en particulier.

Les nouvelles maisons de la cité du Garon

     Le projet prévoyait la construction de maisons à 2 logements, chaque maison étant entourée d'un petit jardin. Sa réalisation fut assez régulière malgré les difficultés nées de la situation politique, économique ou sociale; au début de 1939 trois maisons sont encore en construction, mais cet effort est complètement arrêté avec l'armistice.
     A la Libération, il faut penser à reconstruire les immeubles détruits au cours des nombreux bombardements ; pourtant tout élan est brisé par les difficultés rencontrées pour obtenir les matériaux nécessaires. Après de très nombreuses démarches la Direction peut enfin en 1947, mettre en chantier une nouvelle série de 10 maisons à deux logements pourvus de tout le confort moderne avec une salle de douche et eau courante dans les chambres.
Ces maisons sont construites en éléments préfabriqués du système Edifico. C'est le premier chantier de cette importance réalisé dans la région.
     Entre temps, dans l'espoir de favoriser le logement de son personnel, la Société avait procédé à l'achat de différents immeubles.
    

     2 juillet 1949 - Inauguration officielle de la nouvelle cité du Garon
     

     Initialement prévues en 1939, les fêtes du centenaire des Etablissements Prénat furent pour cause de guerre, reportées dix ans plus tard. C'est donc le 2 juillet 1949 que l'usine du quartier nord du Bassin, nettoyée et enrubannée pour l'occasion célébra son centenaire. L'événement marquant de cette journée fut au plan de l'urbanisme, l'inauguration de la nouvelle cité ouvrière du Garon. Mais cette journée connut aussi d'autres épisodes: l'inauguration du buste de M. Edouard Prénat, un banquet de huit cents couverts fut donné, une fête enfantine, une exposition rétrospective de l'entreprise, un gala nautique offert par les Sauveteurs, un concert de la Société philarmonique instrumentale, un bal du Centenaire dans les locaux voisins de la boule Joyeuse, et un feu d'artifice venant clore cette mémorable journée.

     Parallèlement au développement de l'habitat, la Direction des Établissements PRENAT s'est intéressée à l'éducation des enfants en créant une école libre à GIVORS-CANAL, sur des terrains et dans un immeuble lui appartenant; cette école est ouverte à toute la population. A peu près à la même époque Monsieur Louis PRENAT encourageait la création d'un centre d'Apprentissage Supérieur à Lyon. Les jeunes gens y acquièrent une formation professionnelle qui leur permet d'être rapidement promus chefs d'équipe et contremaîtres;  dans l'Usine un Centre d'Apprentissage permet de préparer au Certificat d'Aptitude Professionnelle, dans la branche de leur choix des jeunes modeleurs, mouleurs, ajusteurs, tourneurs ou électriciens.

M. Théodore Laurent, prononçant un discours, lors de l'inauguration du monument de M. Edouard Prénat - 2 juillet 1949

     Ces dernières années enfin, les Établissements PRENAT se sont penchés encore davantage sur les enfants et depuis 1945, la Fête de Noël est l'occasion d'une grande réunion de famille au cours de laquelle sont distribués jouets et goûters.

 

Les enfants en vacances à Parmilieu (Isère)

     En 1947, une colonie de vacances fonctionne à Saint-Beron dans un local loué à cet effet, mais bien peu approprié aux ébats des jeunes et en 1948, la Société ayant pu acquérir une propriété à Parmilieu dans l'Isère, y installe une colonie de fillettes suivie d'une colonie de garçons.La direction en est confiée à une de nos Assistantes Sociales qui, aidée par des monitrices et des moniteurs dévoués, sait profiter de ce séjour au bon air, pour parfaire l'éducation des enfants, en même temps qu'ils font provision de santé pour le reste de l'année.

Pages précédentes 

Sommaire

 Pages suivantes

Sources Textes et photos :
Plaquette éditée à l'occasion des fêtes du centenaires des Établissement Prénat de Givors. 1949 et Archives municipales de Givors

Copyright © 2001 [Yves Chapuis]. Tous droits réservés.   Révision : 11 novembre 2008 . yves.c@free.fr