Compagnie des Hauts-fourneaux
et Fonderies de Givors Établissements Prénat 1839-1960
Four à Coke
|
Les fours à coke, au nombre de 50, sont répartis en deux batteries. Ils
appartiennent au type
Koppers, avec busettes amovibles permettant le réglage par carneau. Ils sont remplis au moyen de trois orifices d'enfournement, pratiqués dans leur voûte. Les wagonnets, chargés sous la tour à charbon de fines à coke mélangées et broyées laissent couler leur contenu dans les cellules.
Deux machines défourneuses - répaleuses les desservent. Leur crémaillère, munie à son extrémité d'un bouclier, pousse à travers le four, dont on a, au préalable, enlevé les portes, le saumon de coke incandescent. L'aire est inclinée; le coke est arrosé, repris par fourche et chargé directement dans les bennes allant aux hauts fourneaux.
|
Un criblage de coke, avec concasseur, permet de produire, classer et stocker en trémies les dimensions inférieures — petit coke, grésillons et poussier. Le tirage à la cheminée, et l'aspiration au barillet, tuyau collecteur des gaz de distillation, qui longe les batteries, sont réglés d'une façon très précise et constante, grâce à un appareillage perfectionné de contacteurs.
|
|
|
Après récupération de ses sous-produits, le gaz traverse des caisses
d'épuration chargées d'oxyde de fer pour l'élimination des composés sulfurés, et, passant par des compteurs et surpresseurs, est distribué aux utilisateurs : une fraction sert au chauffage des fours à coke eux-mêmes ; le gaz disponible est livré à
l'Électricité de France, pour l'éclairage et le chauffage de la ville de
Givors, aux Verreries Souchon-Neuvesel, à la Cristallerie Jérôme et
Bonnefoy, ou remplace le carburant dans les bouteilles des voitures et camions, après compression à 250 kg dans la station de gaz-traction : Deux compresseurs
Schneider-Chaleassiere de 100 CV, munis des appareils de sécurité les plus perfectionnés, assurent depuis 1941 un service sans défaillance.
|
|
|
Conduite de gaz des hauts fourneaux et épuration à
sec
|
La centrale électrique et les hauts fourneaux
|
Poste de compression de gaz traction - Station de
chargement
|
A chacun des postes, la température des fours est relevée au moyen d'un pyromètre optique, afin de la maintenir entre des limites très étroites, fonction des conditions optima de carbonisation des mélanges enfournés.
Le gaz suit une tuyauterie inclinée, puis traverse un faisceau tubulaire refroidi où se condensent les goudrons et les eaux ammoniacales. Le goudron, qui est à l'origine d'un nombre considérable de produits dérivés (pharmacie, matières colorantes, explosifs, produits chimiques organiques) est vendu aux industries transformatrices. — Les eaux ammoniacales, sous l'action de la chaleur, dégagent l'ammoniaque qui est renvoyé dans le circuit gazeux.
|
Le gaz passe dans un extracteur, sorte de ventilateur à palettes; il y reçoit une pression suffisante pour assurer sa circulation jusqu'aux points d'utilisation. Après élimination des vésicules goudronneuses, qui le souillent encore, dans des «Pelouze», il barbote dans un saturateur, cuve cylindro-conique en fonte doublée de plomb, à travers un bain d'acide sulfurique étendu. Le gaz ammoniac est transformé en sulfate d'ammoniaque, engrais apprécié. Un éjecteur à air comprimé envoie sans arrêt le sulfate formé dans une essoreuse.
Le gaz circule ensuite à travers une série de colonnes cylindriques verticales, refroidisseurs à eau, et laveurs à benzol. Dans ces derniers appareils, les vapeurs de benzol sont absorbées par une pluie d'huile lourde de lavage.
|
|
En un circuit fermé, l'huile lourde
benzolée, distillée dans des chaudières à plateaux, abandonne l'huile légère et, retrouvant son pouvoir absorbant, est admise à nouveau sur les scrubbers. Soumise à son tour à des lavages purifiants et des distillations fractionnées, l'huile légère donne naissance aux divers benzols commerciaux.
|
* * *
|
La Centrale Électrique
|
|
Centrale électrique, moteurs à gaz et tableau de
distributions
|
Alternateur 10.000 Volts
|
La centrale électrique, située sur l'emplacement d'une des anciennes batteries de fours à coke, comporte deux moteurs Alsacienne de 1800 chevaux, alimentés au gaz de haut fourneau et, éventuellement, de fours à coke.
Chacun des moteurs actionne un alternateur-volant qui débite du courant triphasé 10.000 volts 50 Périodes. Trois groupes de commutatrices avec les transformateurs correspondants convertissent ce courant en continu 220 volts. La nouvelle fonderie et le poste de compression de gaz, sont équipés en triphasé 220 volts au moyen de sous-stations indépendantes.
Un tableau haute et basse tension très complet permet la connexion avec le réseau extérieur
d'Électricité de France. Trois turbo-soufflantes rateau électriques refoulent vers les hauts fourneaux le vent nécessaire à la combustion du coke.
|
Copyright © 2001 [Yves
Chapuis]. Tous droits réservés. Révision :
10 novembre 2008 . yves.c@free.fr |