Compagnie des Hauts-fourneaux et Fonderies de Givors Établissements Prénat 1839-1960

 

 

   En 1935, Monsieur Louis Prénat offre une participation aux Établissements Schneider du Creusot, les hauts fourneaux du Creusot sont arrêtés tandis que ceux de Givors assurent l'approvisionnement en fonte brute de ces importants Établissements.

Les améliorations se poursuivent en 1936 par la pose d'une conduite entre les hauts fourneaux et les Établissements Coignet, pour la fourniture de gaz pauvre aux chaudières de cette société. Le haut fourneau « france » est mis à feu pour la troisième fois. Madame Édouard Prénat, femme de Monsieur Édouard Prénat Directeur-adjoint de l'Usine en est la marraine et synthétise en quelques vers la vie de ces fourneaux:

- Ton imposante cheminée Dressée comme un acte de foi Verra sa flamme ranimée Demain pour la troisième fois.

- Toi qui vis les jours de Victoire Puis la Crise, mois durs et gris Tu verras cette fois, ô gloire ! La résurrection du pays.

- Demain matin tu vas revivre France, vieux fourneau de Givors Demain verra la lueur vive De ta coulée aux reflets d'or !

- Fleuve de feu, source brûlante Flot rapide et discipliné Jour après jour ta course ardente Va durer de longues années.

 

   1938 voit l'installation d'un appareil pour le concassage et le criblage du coke. Un casse-fontes de 30 mètres de hauteur est aménagé.

   Puis, c'est septembre 1939, l'Usine repousse à plus tard les fêtes prévues pour célébrer son centenaire et reprend pour la troisième fois des fabrications de guerre.  

 

     Le 1er juin 1940 est la date la plus douloureuse de toute l'histoire de l'Usine : une escadrille ennemie la bombarde. — 16 morts dont deux contre-maîtres sont à déplorer.  Les blessés sont nombreux : 20 doivent être hospitalisés tandis qu'une vingtaine d'autres peuvent regagner leur domicile après des soins sommaires. Le magasin à modèles est effondré, une grande partie de la fonderie est démolie, les bureaux sont touchés, l'embranchement est coupé, mais les parties vitales ne sont pas atteintes. Les fabrications continuent. Quelques jours après, c'est le triste cortège d'une foule en déroute devant l'avance allemande qui se presse le long des murs de l'usine. L'usine est provisoirement arrêtée le 18 juin à l'exception des feux continus. Le 20 juin les Allemands entrent à Givors et les Givordins devront attendre jusqu'au 2 septembre 1944 pour voir revenir victorieusement les troupes françaises.

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   Durant cette période, l'usine s'organise pour faire face aux nouveaux besoins des populations et panse ses blessures. Une station de gaz traction est mise en service en 1941. Le bâtiment du magasin des fontes, des modèles et d'une partie des bureaux est reconstruit en 1942.

      Le 1er juin 1941, une petite cérémonie commémore le bombardement du 1er juin 1940 et concrétise toute l'âme intime de l'usine par la remise en place à l'intérieur de la Fonderie de la statue en bois de la Vierge qui avait été jetée en bas de son piédestal par les bombes. Cette statue de la Madone en place depuis 90 ans avait toujours été respectée par tous lui donnant ainsi droit de Cité.

Puis c'est la période douloureuse du S. T. O. qui contraint de nombreux ouvriers à partir.

 

   Le 9 avril 1943, après une longue et douloureuse maladie, l'usine perd son Président Directeur Général, Monsieur Louis Prénat, et voit disparaître un Grand Patron ainsi qu'un grand Ami pour tous. Son fils, Monsieur Édouard Prénat, Ingénieur de l'École Centrale de Lyon  prend alors la Direction Générale de l'Usine tandis que Monsieur Roederer est nommé Président du Conseil d'Administration et Monsieur Eustache Prénat Vice-Président.  

   Le début de 1944 voit apparaître l'aurore de la Libération. Malheureusement elle ne se fait pas sans blessures.

Les 21, 26 mai, 27 juillet, 6 août, 12 août les bombardements se succèdent de jour et de nuit sur Givor, Badan, Chasse. L'embranchement reçoit quelques bombes. Le bâtiment des presses à pyrites est entièrement démoli. Le trafic ferroviaire devient très difficile. Le 23 août, les hauts-fourneaux et la cokerie doivent être arrêtés, car un gros bombardement sur Givors-Canal interrompt tout approvisionnement. Les dégâts ne sont pas très graves dans l'usine à l'exception des cloisons et des vitres, mais les victimes sont nombreuses en Ville. Les Allemands sont en retraite. On se bat autour de Givors. Enfin, le 2 septembre les troupes françaises rentrent dans la ville.

     En février 1945, le haut-fourneau «france» est réallumé par une arrière-arrière-petite-fille du fondateur, Mademoiselle Danièle Prénat.

L'atelier de l'Agglomération des Pyrites est reconstruit en 1947.

Pour répondre aux besoins de l'après-guerre et lui permettre de lutter efficacement contre la concurrence, Monsieur Édouard Prénat met à l'étude dès 1946 un vaste programme de modernisation totale de la fonderie. En 1948 et 1949, des agrandissements considérables sont entrepris en même temps que la construction de maisons préfabriquées modernes est commencée pour le logement du personnel. Une mécanisation étudiée dans ses moindres détails transforme la vieille fonderie du Canal en une fonderie dotée des derniers perfectionnements de la technique lui permettant d'envisager l'avenir avec confiance

1954 Extension vers le nord de la partie urbaine.

1960 Fermeture des Établissements Prénat. 

 

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Sources Textes et photos :
Plaquette éditée à l'occasion des fêtes du centenaires des Établissement Prénat de Givors. 1949 et Archives municipales de Givors

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