LA VOGUE DE GIVORS (1847) Par
A. Peillon, receveur municipal à Givors 3ème CHANT
Le potage était bon et le bœuf assez tendre,
Rare est assez le fait pour qu'il doive surprendre.
Un pauvre Givordin coutumier du bifteck,
Moins épais qu'un hareng, mais à coup sur plus sec.
Ne vous l'ai-je pas dit? C'est un jour de bombance
Que celui de la vogue... et si jamais en France
S'éteignait (O ! douleur) la race des ventrus,
Décrétez pour Givors quelques vogues de plus.
Faites que Vanssant, Montrond et la Freydière
Chôment chacun leur vogue une semaine entière,
Et, fussent-ils ailleurs plus rares qu'un Carlin,
Les ventrus pousseront sur le sol Givordin.
Mais trêve aux réflexions, le Café du Commerce,
Où la brune Thérèse, avec grâce me verse
Le moka parfumé, déjà sans doute attend
Son fidèle abonné, son plus ancien client.
Mais, bon Dieu! quelle foule... et d'où vient la cohue,
Qui par les deux portails chez Barillot se rue ?
Faut-il donc aujourd'hui risquer d'être étouffé
Pour boire, en payant cher, d'assez mauvais café.
Cependant dans un coin de l'immense terrasse,
J'avise, en bien cherchant, une dernière place,
Et bientôt un garçon à l'air intelligent,
Jugeant à mon costume que d'un couvert d'argent
Je ne mérite pas l'offre aristocratique,
Me sert, coupe et cuiller, en métal dit d'Afrique.D'Afrique ou d'Alger, soit. .. Cela prouve au moins
Qu'on traite quelquefois les Français en Bédouins.
Toutefois, du café, bien loin que je me plaigne,
Et malgré sa couleur imitant la châtaigne,
A son parfum exquis je reconnais bientôt
Le faire habituel du café Barillot.
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Une cavalcade pour l'oeuvre des enfants à la montagne.
La journée du dimanche 26 mai 1907 connut une des plus grandes fêtes de Givors, immortalisée par de nombreuses séries de cartes postales. Une grande cavalcade de bienfaisance, étirée sur un cortège d'un kilomètre, va défiler durant trois heures dans les rues de la cité. Le bénéfice des quêtes effectuées sur la voie publique par les "cavalcadeurs" permettra d'envoyer plus de cent petits Givordins respirer l'air pur des montagnes d'Ardèche.
De nombreuses sociétés accompagnaient les dix-sept chars. Parmi celles-ci, citons: l'Etendard de Lyon, la Section des touristes lyonnais de Ternay, la chorale d'Oullins, la Fédération colombophile de Lyon, la fanfare d'Oullins, la chorale de Rive-de-Gier, l'Union instrumentale de Givors, les sociétés gymniques locales; et, enfi, les trompettes du 19e Dragon de Vienne, mis gracieusement à la disposition de la municipalité par le général Galliéni, gouverneur militaire de Lyon.
Jean-Michel DUHART (10/03/1996)
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Mais payons et sortons, si la chose est possible,
Car la foule saurait que je suis peu sensible,
Bien qu'un peu philosophe, au contact aviné
D'un voisin qui prétend avoir trop bien dîné.
Mais pourrai-je percer parmi cette bagarre ?
Ma foi le bon parti c'est de prendre un cigare,
Et de continuer, en modeste amateur,
Mon rôle favori: celui d'observateur.
Voici, là, sur ma droite, un tableau de famille:
Le papa, la maman et leur unique fille ;
Le papa, gros rougeaud, l'abdomen en tambour,
Incessamment se plaint de la chaleur du jour,
Tandis que la maman, grande et sèche allumette,
Semble vissée au banc comme une percerette.
Leur fillette aux yeux bleus qui, la dernière nuit,
A rêvé d'un galop l'infernal et doux bruit.
Pour la dixième fois, sur un ton d'impatience,
Répète : partons donc ! Nous manquerons la danse.
Hélas ! L’appel est vain, le papa fait défaut,
Et s'endort, murmurant: Ah! Mon Dieu ! Qu’il fait chaud.
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Groupe de conscrits devant le café Tiby.
Place de l'Hôtel de Ville
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Vainement la pauvrette, en voyant qu'on l'oublie,
Cherche à se consoler par la Philosophie ;
Le dépit a voilé son front si radieux,
Et deux larmes déjà perlent dans ses yeux.
Toutefois, la maman, qui fut sa vie entière,
En proie à deux passions : le jeu, la tabatière,
Dit, reniflant sa prise : Allons, mon cher Minet,
Sois sage et nous ferons la partie au piquet.
Plus loin sont attablés six gros buveurs de bière,
Politiques profonds, à la parole altière,
Absorbant, chaque jour, l'indigeste Censeur,
Des journaux, à leurs yeux, le plus profond penseur.
Écoutez-les maudire et l'Espagne et la Prusse;
Ils écument au nom de l'autocrate Russe,
Au récit qu'un Cosaque a passé par le Knout,
On dirait que leur dos reçoit le contre-coup,
Et soudain, dans l'ardeur de leur philanthropie,
Ils refusent un liard au pauvre qui les prie.
Derrière eux on remarque trois vieillards encore verts,
Portant tout doucement leurs quatre-vingts hivers ;
De leur conversation le sujet est, sans doute,
La vogue et ses plaisirs ; mais c'est surtout la joute
Qui fournit de l'ampleur à leur docte entretien :
I fa pitia, dit l'un, de jouta comma tien.
Gageons, dit le second, gageons ver due folietes
Qui joutarant, d'abaurd, avoué de zalumetes,
Tandis que din mon tin, dit l'autre aussitôt,
Le lances, petit per, pesevon tré quintôts.
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Classe 1928
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Conseil de révision - 4 février 1947
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C'est ainsi que l'on voit, au déclin de la vie,
Germer au cœur de l'homme un grain de jalousie,
Et que le temps présent lui semble vicieux,
Pour vanter un passé qui ne valut pas mieux.
Une chose, pourtant, n'a pas dégénérée :
C'est le jus de la vigne dont la saveur sucrée
Leur plait toujours autant..... Le prouvent, au besoin,
Ces quatre pots vidés et gisant dans un coin.
A gauche, je l'ai dit, siège la Compagnie,
Où figure un Monsieur qui, la vue obscurcie,
Bégaie, hoquetant et les yeux hébétés,
Qu'il se sent l'estomac surchargé de pâtés.
Un sentiment piteux alors de moi s'empare,
Et j'offre galamment, au malade, un cigare,
Qui, sans plus réfléchir, l'allumant aussitôt,
Aspire à plein gosier la vapeur de Nicot.
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Classe 1931
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Classe 1939
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Puis vite m'esquivant, pendant cet intermède,
Et peu jaloux de voir l'effet de mon remède.
Je l'entends murmurer, le hoquet augmentant,
Ouf! me voici dehors, mais la foule est grossie,
C'est comme un Océan qui dans ses flots charrie
Et dépose à Givors en guise de limon,
A chacun de ses flux l'élite du canton.
Aussi dit on déjà, qu'à bout de côtelettes,
Les hôteliers, ce soir, font craindre une disette ;
Une bande affamée, assiège chez Lacroix,
Et papa Siméon qui, devenu bourgeois,
De l'état de rentier paie patente entière,
S'est changé ce matin en aide cuisinière.
L'un dit à son traiteur de servir un poulet :
« Monsieur, je n'en ai pas», lui répond-on tout net,
II est vrai qu'il reprend : « Revenez dans une heure,
« Je pourrai vous servir des radis et du beurre. »
Un autre veut, tout seul, dévorer un canard,
Mais l'hôte lui répond : « Monsieur, il est trop tard;
« En fait que de canards je n'ai plus que les pattes,
« Que je puis vous servir à la sauce aux tomates. »
Seule, la mère André, fidèle aux traditions,
N'a pas haussé ses prix, ni rogné ses portions;
Chez elle on peut choisir (que longtemps Dieu la garde),
Pour quinze sous, cinq plats, y compris la moutarde.
Mais surtout c'est son plat d'escargots aux navets,
Qui, chez elle, retient l'élite des gourmets,
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Et qui change, pour elle, en ce jour de bombance,
L'abondance des cornes en cornes d'abondance.
Pourtant n'allez pas croire, après ce jeu de mots,
La cuisine d'André réduite aux escargots.
Non ! sa table reçoit, avec l'humble omelette,
Parfois le fier rognon s'étalant en brochette ;
Et l'on affirme même avoir vu maintes fois,
Chez André, des œufs durs assaisonnés d'anchois.
Pourtant, rassurons-nous, notre police veille,
Et de Monsieur Voisin, le zèle fait merveille ;
Sur une affiche on lit : Courage, Givordins!
« Les fours sont permanents, ainsi que les pétrins,
<s Et tant que durera cette affreuse disette,
« Tout mitron ne pourra quitter sa gloriette. »
Bénit soit donc le sort qui nous sourit enfin,
Et chasse le danger de tous mourir de faim.
Déjà, de tous côtés, le gamin vous accroche,
Et vous offre, au rabais, et michon et brioche.
Je puis donc, sans danger, et guéri de la peur,
Recommencer gaiement le métier de flâneur.
Quel est donc ce tableau à la peinture opaque,
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Classe 1954 - Le 16 janvier de cette année là, René Coty succédait à Vincent Auriol, à la présidence de la République. Le 8 mai voyait la chute de Diên-Biên-Phu. Le 18 juin, Pierre Mendès france, président du Conseil, s'engageait à obtenir un cessez le feu en Indochine. Le 20 juillet, les accords de Genève mettaient un terme à ce conflit. Mais, le 1er novembre, une nouvelle guerre débutait en Algérie, dans les Aurès.
Cette anné là, à Givors, quelques jeunes gens vivaient leur vingt ans dans la chaude atmosphère de la "fête des classes". Une parenthèse de bonheur, d'amitié et de joie, dans une actualité très tendue...
J. M. Duhart (10 juin 1994)
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La reine de la classe 1950, entourée de ses demoiselles d'honneur.
A gauche Mlle Josette Romeas, au centre Mlle Janine Minet, à droite Mlle Marcelle Chaumeyrac
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Recouvrant les piliers d'une frêle baraque,
Et dont le vent du nord, déroulant chaque pli,
Montre à tous les regards un chef-d'œuvre accompli ?
Au moins faut-il penser que cette informe ébauche
A produit cet effet sur mon voisin de gauche,
Car depuis qu'il est là, son regard fasciné
Des détails du tableau ne s'est pas détourné,
Et ses naseaux gonflés et sa bouche béante,
Dénotent chez notre homme une émotion croissante.
Type du vieux rentier qui se perd tous les jours,
A son genou finit sa culotte en velours.
Sur son nez long et mince ses antiques lunettes
Se tiennent à cheval, en façon de pincettes,
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Et ses maigres mollets vivent emprisonnés
Dans des bas qui jadis durent être chinés.
Tout son aspect enfin d'un souvenir d'enfance,
Épanouit mon cœur sous sa douce influence,
Car, sous cet habit et ce gilet si long,
J'ai presque reconnu le bon monsieur Guillon.
Mais, silence! Voici l'orateur qui s'avance,
Et tout autour de nous redouble l'affluence.
Notre Talma nomade ajustant son jabot,
Sous son habit râpé, comme un paon fait le beau ;
Puis d'un ton nasillard et d'une voix fêlée,
Notre homme hurle ces mots à la foule assemblée :
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« Entrez, Messieurs, entrez, c'est ici qu'on peut voir
« Le fameux merle blanc et le rossignol noir,
« Et, telle est de tous deux l'éducation savante,
« Que le rossignol siffle et que le merle chante.
« Vous y verrez encore le fruit adultérin,
« Issu d'une araignée et d'un grand ours marin.
« Vous y verrez encore la carpe à tête bleue,
« Et la grenouille blanche à qui pousse une queue ;
« Seulement, pour la voir, faut attendre à demain,
« Par ordre du docteur, Madame est à son bain.
« Mais notre collection, Messieurs, n'est pas bornée
« A l'annonce qui vient de vous être donnée ;
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« Entrez, Messieurs, entrez, plus vous serez nombreux
« Et plus nous montrerons des animaux curieux. »
Merci, bel orateur, néant à la requête,
Je veux être curieux, mais non curieuse bête,
Ton humble serviteur n'est plus de tes amis,
Et quand je me fais voir le spectacle est gratis.
Mais que peut-on montrer dans cette autre baraque,
Où figure à la porte un élégant cosaque ;
Sommes-nous transportés au bord de la Neva,
Et notre vieux calvaire est-il la Moscova.
Mais non c'est l'annonceur, armé de sa baguette,
Nous faisant admirer l'éclat de sa toilette,
Bravant de Réaumur vingt et quelques degrés,
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Et de l'art du tailleur méprisant les progrès,
Notre homme est affublé d'un vieux carrik en loques,
Dont les quatre collets pendillent en breloques,
Et sur son front suant il balance avec art
Le colback reformé d'un clairon de hussard.
Puis, toujours par égard pour la température,
Le reste du costume est doublé de fourrure,
Si bien que là dessous le pauvre qui fond
Ressemble à du saindoux jeté dans un poêlon.
Toutefois détonnant par un ut de poitrine,
Sa face, tout à coup, rougit et s'enlumine,
Et passant tout à coup de la basse au fausset,
A la foule il glapit cet éloquent couplet :
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« Loin, comme nos voisins, de vous montrer des bêtes,
« Nous vous offrons, Messieurs, nos plus illustres têtes.
« Nos héros, faits en cire, ont tous le meilleur ton.
« Et pas un animal ne paraît au salon.
« Seulement ce qui nuit au naturel du rôle,
« Le beau sexe, chez nous, n'a jamais la parole.
« Vous pouvez voir ici Vellington, dit le Grand,
« Puis un vilain Chinois nommé : Fich-ton-kang.
« Avec son petit chapeau l'incommensurable homme,
« Qui fit, à son moutard, cadeau d'une couronne.
« Vous y verrez encore Gengisko, roi des Goths,
« Ostrogoths, Visigoths et mille autres magots,
« Qui, du temps des anciens, comme des sauterelles,
« S'abattaient sur nos champs et sur nos demoiselles.
« Passez, voilà le sexe: ici vous pouvez voir
« L'épouse du Grand Turc en négligé du soir ;
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« Ce vieillard qui la suit et qui porte perruque
« Est un vieux pas grand chose, enfin un vieil eunuque.
« II naquit au Maroc et son teint laisse voir
« Que son père dut être un beau marocain noir.
« Plus loin est Robinson ruminant dans son île
« Le pian en dix tableaux d'un drame-vaudeville.
« Son voisin, laid, grêlé, porteur d'un grand filet,
« Où sont pris maints badauds, c'est le fameux Gabet.
« Par brevet d'invention, hélas! Sans garantie,
« C'est l'illustre inventeur de l'île d'Icarie.
« Terrestre Paradis que l'on trouve, dit on.
« Au nord-sud-est-nord de l'île Robinson
« Plus bas et dans un coin, sous ce maintien modeste,
« Cette grâce enfantine et ce regard céleste,
« C'est madame Lafarge, agneau pur qu'immola
« Sur l'autel de l'hymen un barbare contrat.
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« D'arsenic idolâtre, à ses devoirs soumise,
« C'est le type incompris de la femme incomprise,
« Au point que son époux, épris de son esprit,
« Ne comprit pas le prix de la prise qu'il prit ».
Plus d'un quart d'heure après, au fond de ma cervelle
Retentissait encore cette annonce si belle,
Et j'allais me disant, rêvant à ce caquet,
« Je suis peut-être à Meaux et j'ai vu Bilboquets »
Non, je suis sur la place, au quartier des merveilles,
II en est pour les yeux, d'autres pour les oreilles:
Ici, petit format, c'est un chemin de fer,
Dont six fois, pour deux sous, le parcours est offert.
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Au moins, sur ce chemin, si l'on n'avance guère,
Est-il moins dangereux que son turbulent frère,
Et jamais, m'a-t-on dit, sur ces vagons bénins,
L'on eut à déplorer le désastre d'Oullins.
Plus loin, Napoléon, fusillé dans sa tombe,
Aux éclats du pétard, soudain se lève et tombe.
Hélas ! il s'est enfui le temps où ce grand nom
Prononcé chez les grands faisaient plisser leur front,
Et pour qu'au sacrilège aujourd'hui rien ne manque,
Le héros sert de cible au tir d'un saltimbanque,
A côté (dérision) c'est sur Abdel-Kader
Qu'un lourdeau maladroit dirige en vain son fer.
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En dépit des décrets contre la loterie,
La vieille vit encore, elle est encore en vie,
Témoin, autour de moi, ces pièges à badauds
Où, moyennant six francs, l'on gagne deux couteaux
Ailleurs un grand dada dans l'air pointant sa dague,
Pour la vingtième fois n'enfile pas la bague ;
Tandis qu'un grand butor, là-bas, un peu plus loin,
Sur un pieu rembourré s'escrime à coups de poing.
Mais parmi tous ces jeux que d'un œil impassible,
Je regarde en passant et sans plaisir sensible,
II en est un qui manque et les rend incomplets,
Hélas ! Qu’est devenu le vrai billard anglais?
En rares inventions notre époque est féconde,
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Nos progrès dans les arts vont étonnant le monde,
Et pourtant je le dis, toute rancune à part :
Rien ne remplace encore le modeste billard.
Oh ! c'est qu'il m'en souvient de mes beaux jours d'enfance
Où, de perte ou de gain, calculant bien la chance,
Aux caprices du sort je confiais le sou
Qui doublait mon avoir après un heureux coup.
Avec quelle émotion retenant mon haleine
Je lançais la gobille et serrais la baleine,
Et comme mon regard suivait jusqu'à la fin
Ma bille sautillant sur l'onduleux chemin.
Oh ! mille fois, depuis, au commerce des hommes,
J'ai risqué pour enjeux de bien plus fortes sommes,
Mais jamais à mon cœur plaisir ne fut si doux
Que de gagner Rampau quand je jouais deux sous,
Mais la nuit est venue annonçant qu'il est l'heure
Où chacun, pour souper, doit gagner sa demeure
Et l'auteur de ces vers aussi considérant
Que, pour être flâneur, on est pas Juif-errant,
Considérant encore que sept fois par semaine
L'auteur, habitué par motif d'hygiène,
A calmer chaque soir son vorace appétit
Au moyen d'un potage et parfois d'un rôti,
Pour toutes ces raisons vous prie en conséquence
Lui vouloir accorder une heure au moins d'absence.
Promettant au besoin, auteur reconnaissant,
De commencer ce soir son quatrième chant.
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30 novembre 2009 . yves.c@free.fr |