"BANS commune de Givors"
… En 1802, le Concordat avait rétabli l’exercice public du culte catholique, rendu la paix à l’église de France, et réglé ses rapports avec l’État. Le culte catholique fut rétabli, à Givors, en 1803. Il y fut assuré par un seul prêtre, qui résida à Givors et reçut l’hospitalité dans la famille Joannon, en attendant que le presbytère ait subi les réparations indispensables. L’église Saint Nicolas, sur la Place, fut seule rendue au culte ; l’église Saint-Pancrace, de Bans, resta fermée. Ce fut l’occasion d’un conflit aigu entre Givors et Bans, qui se disputèrent la cure. Bans prétendit que Givors dépendait autrefois de Saint-Pancrace, et adressa une pétition pour avoir le curé. Givors répondit, assez vertement, le 10 novembre 1805, en s’élevant contre cette prétention et en démontrant sa suprématie sur Bans. Et le curé resta à Givors.
Bans ne perdit pas courage. Ne pouvant avoir la cure de Givors, il chercha à obtenir son autonomie, et, par ce moyen, le rétablissement du culte en son église ; il adressa une pétition dans ce sens à l’administration départementale, pétition que le préfet renvoya, pour enquête, au Conseil municipal de Givors, le 14 avril 1807. Bien entendu, la délibération du Conseil de Givors, prise le lendemain, s’opposa à ce projet, basant son opposition sur la grande proximité de Givors et de Bans, et sur le peu d’habitants de ce dernier hameau qui ne compte, dit dédaigneusement le procès-verbal, que 168 habitants en y ajoutant la Tour de Bans, enfants compris. Et Bans ne fut pas érigé en commune
En 1851, bans demanda à nouveau son érection en commune. Le conseil municipal, consulté par le Préfet, conclut au rejet de cette demande...
...La mésintelligence entre Givors et bans se manifesta encore dans une autre circonstance. Le petit cimetière de Chariton, qui n'avait que 8 ares, étant devenu tout à fait insuffisant, le Conseil Municipal proposa, le 27 frimaire an XIII (18 décembre 1804) l'acquisition d'un terrain, au lieu des Servettes, près la Roche-Marcaire, pour l'établissement d'un nouveau cimetière. Les habitants de Bans, sans s'opposer à ce projet, déclarèrent qu'ils ne voulaient pas participer aux dépenses, puisqu'ils avaient leur cimetière à Bans. Cependant, en mai 1811, des terrains furent acquis, près la Roche-Marcaire, et un nouveau cimetière y fut établi. Il est probable que Bans, qui n'avait pu obtenir son autonomie, en paya sa part, comme tous les autres givordins. Le 25 juin 1839, Givors n’avait toujours que l’église Saint-Nicolas, ouverte habituellement au culte. Le conseil municipal vota cependant des réparations à l’église de Bans; il demanda un troisième vicaire, et il exprima le vœu " qu’au moyen de cette augmentation dans le personnel du clergé de cette ville, M. le curé voudra bien faire accompagner par un prêtre, jusqu’au cimetière de Bans, une messe solennelle, le jour de la St Pancrace ".En 1846, les habitants de Bans adressèrent une pétition, au préfet, pour obtenir l’érection de leur église en succursale. Le 9 janvier 1846 le Conseil municipal de Givors, à qui la Préfecture avait renvoyé cette demande, nomma une commission pour étudier la question. La commission présenta un rapport défavorable, et, le 10 février 1846, le Conseil municipal rejeta pour des raison économique la demande des habitants de Bans. Enfin au commencement de 1848, Bans obtint son érection en paroisse, et son église fut définitivement rendue au culte.
Dieu merci, tous ces démêlés sont loin, et les habitants du bourg sont maintenant, et depuis longtemps, les bons amis de ceux du hameau.