"Rue de Belfort"
Actuellement Rue Salengro Roger, (1890-1936) militant socialiste, maire de Lille et député du Nord, devient ministre de l'intérieur du gouvernement du Front Populaire. Il est alors la cible d'une campagne haineuse de la presse nationaliste qui l'accuse de désertion lors de la Première Guerre mondiale. En réalité, fait prisonnier en 1915, il avait été soupçonné de désertion sur la base de sa participation au mouvement pacifiste avant la guerre, mais reconnu innocent. Blessé par les attaques dont il fait l'objet, Roger Salengro se suicide le 18 novembre 1936.
Dès 1837, le conseil municipal s’employa à rechercher les moyens d’ouvrir une rue entre la place du Marché (actuellement place Henri Barbusse) et la place Neuve (actuellement place Carnot) afin de lier les anciens quartiers de la ville aux nouveaux qui se forment du côté du chemin de fer. Les premiers pas dans la réalisation de cette voie de communication furent dus à l'initiative privée, certains propriétaires cédant gratuitement leur terrain. La commune vint les assister, par la suite, par un arrêté municipal du 11 juillet 1839 qui officialisait l'ouverture de la rue, puis en votant la déclaration d'utilité publique qui permit de triompher de propriétaires récalcitrants. Très tôt, nos édiles furent convaincus de l'utilité et des avantages de cette nouvelle rue: "Elle offre les plus grands avantages pour la cité puisqu'elle procure une communication directe sur deux points les plus fréquentés, crée des emplacements pour constructions qui formeront plus tard la plus belle rue de cette ville" (délibérations du Conseil Municipal, séance du 17 août 1840) Connue originellement sous le nom de rue Royale, elle devint rue de la République après la Révolution de février 1848, puis reprit son appellation primitive sous le second Empire. Pendant la désastreuse guerre de 1870-1871, elle prit le nom de rue de Belfort en l'honneur des héroïques défenseurs de la ville assiégée.
Etienne Abeille "Histoire de Givors" 1912