"LA ROUTE NATIONAL 86"
... La plus belle réalisation de cette époque fut la route N°86 réclamée dès 1788, puisque la grande route de Beaucaire à Lyon, sur la rive droite, restait inachevée depuis 1760, au sud de Condrieu.
" Le chemin de Givors à Saintes Colombe est dans l'état le plus pitoyable. Il est impraticable en tous les temps surtout dans la partie qui traverse Saint Romain en Gal, partie qui est assise sur des rochers remplis de ravins et de précipices. De même, le chemin de Givors à Lyon, jusqu'au bout de la plaine, est pareillement impraticable la majeure partie de l'année."
... après 1830, lorsque la décision fut enfin prise, ce qui obligea les ingénieurs à tracer des plans précis et à établir des devis, un problème tout givordin allait se poser à nos édiles. Quel pouvait être le tracé le plus avantageux?
... A en croire les journalistes qui écrivaient dans le Moraliste de Givors, en juin 1846, "les partis se sont reproché leurs griefs avec tant d'acharnement qu'ils ont été sur le point d'en venir aux mains".
... Le tracé choisi était heureux, non seulement parce qu'il était le plus régulier, formé de longues lignes droites débouchant dans notre vieille rue de Lyon en coupant, à angles droits, la Grande Rue, autre artère vitale; non seulement parce que la voie nouvelle empruntait des terrains non construits, aux expropriations moins onéreuses; mais encore et surtout, parce que la route N°86 placée entre la ville haute, féodale, du vieux bourg, et la ville basse, commerçante, du port allait les souder étroitement par des constructions neuves qu'elle susciterait inévitablement. Enfin, comme elle suivait le fleuve en amont du Pont suspendu, pendant quelques centaines de mètres, elle provoquait les premiers travaux d'édification d'un quai important, très avantageux, que la ville n'osait pas entreprendre sans l'aide de l'État.